Accueil > Des documents > Des problèmes ? > Comment vivre à très beaucoup ?
Comment vivre à très beaucoup ?
vendredi 8 février 2013
Tu n’es pas dix !
Robert : - Mémé, tu aimes bien ça, toi, le « plusieurs » et le « nombreux » ?
Mémé : - Je ne comprends pas la langue que tu parles, là !
Robert : - Mais, si, tu sais ! Vivre avec plein de monde, plein de personnes, tout autour et partout…
Mémé : - Et pourquoi tu veux tout ce monde ? Tu n’es pas bien, là, avec moi ?
Robert : - Si… Mais… Par exemple je ne peux pas faire un foot avec toi.
Mémé : - Et, dis donc ! Je ne suis pas sur un fauteuil roulant, encore ! Je sais bouger et même courir.
Robert : - Oui… Mais… Tu n’es pas dix ! Tu n’es pas assez nombreuse !
Mémé : - Et ben, on invente le foot à deux. Tu verras, on fera même des reportages à la télé et ça finira aux Jeux Olympiques, notre invention.
Robert : - Oui ben, c’est quand même un peu nul. Et comment on fait une « Hola » à deux ? Hein ? Comment on fait un troupeau de supporters à deux ? Hein ? Comment on remplit des trains entiers pour aller voir le match ? Hein ?
Mémé : - C’est vrai, on ne peut pas. Tu as raison. Et comment tu fais avec tout ce monde pour ne pas te faire écraser, bousculer, emporter ? Comment tu fais avec tout ce monde pour ne pas être sourd et fatigué ?
Robert : - Oui, c’est vrai, tu as raison… Je suis tout petit, moi. Ils ne vont pas me voir et ils vont me piétiner, c’est sûr.
Mémé : - J’ai la solution, mon Bébert. Si tu veux du nombreux et du foot et qu’en plus tu ne veux pas risquer de finir en jus de tomate, je te propose le canapé.
Robert : - Le canapé ?
Mémé : - Oui, le canapé. On s’y installe tous les deux et on allume une boîte toute noire qu’on appelle la télévision. Et comme ça tu auras ton nombreux de foot mais dans un bocal et toi et même moi, on sera bien à l’abri. Tous les avantages du « nombreux » sans les inconvénients.
Robert : - Bon d’accord… Mais puisqu’on est sur le canapé, s’il te plaît, Mémé… A la mi-temps tu pourras me raconter une histoire qui fait très très peur ! Avec sorcières et monstres et tout et tout !
Une belle addition !
On ouvre les yeux, les deux…
On baille bouche grande ouverte, plusieurs fois…
On se frotte la figure, la tête, les yeux à dix doigts…
Début de sortie de sommeil, on pense et repasse le rêve avec tous ceux qui y étaient…
Réveillé, on sourit à la journée qui s’ouvre et on sourit déjà à ceux qui vont l’accompagner…
Debout, jambes, deux…
Petit déjeuner en famille petite ou grande, peu ou beaucoup plus…
Se laver, moi et mon reflet dans la glace qui me fait des grimaces, deux…
S’habiller, mains, bras, jambes, tête, pieds, neuf…
Sortir, étages, quatre, cinq ou six…
Rue, monde, bruit, plein…
Moi je crois que je ne suis jamais « UN » mais plutôt « PLUS », « DAVANTAGE », « BEAUCOUP » et si je continue ma journée j’aurai au bout du compte une bien belle addition.