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Le plus vieux de la classe
samedi 27 juillet 2013
Auteurs : Irène Cohen-Janca
Editeur : Rouergue, Arles (Bouches-du-Rhône)
Année : 2009
Prix : 6,1 €
ISBN : 978-2-8126-0067-8
Au Kenya, c’est la rentrée des classes. Cette année, il y a un nouvel élève et c’est un adulte. Après avoir subi les moqueries de certains, cet élève pas comme les autres, qui rêve de devenir policier pour nourrir sa famille, devient un héros pour ses jeunes camarades.
« Rien ne s’est passé comme je le rêvais à cette rentrée des classes. Quand je suis arrivé, tous les regards étaient tournés ailleurs. Vers un drôle de spectacle : un vieux très très grand était planté au milieu de la cour. Il ressemblait à un bananier à l’écorce misérable, parce que ses habits étaient tout rapiécés. » A l’école de Tsévo, il arrive que des bêtes sauvages perturbent la classe et que les héros ne sachent pas lire...
Ricochet :
John vit au Kenya. Dans son pays, les adultes analphabètes peuvent intégrer l’école s’ils le souhaitent et le peuvent. C’est ainsi qu’un beau matin, Zéfania devient le plus vieux de la classe de John...
Clin d’œil à la désormais (re)connue collection DoADo, DacODac s’adresse aux 9-12 ans. Ici, le roman est sans images mais court, d’écriture simple à la première personne, et se situe dans le contexte pragmatique de l’école. Cependant, l’adaptation à un lectorat bien ciblé n’empêche pas l’éditeur de conserver la force des romans pour adolescents qui ont fait sa réputation. Irène Cohen-Janca joue de la limpidité de son intrigue pour pointer directement des problématiques essentielles en Afrique, telles que les difficultés de scolarisation, la désertification croissante... Nous vivons le quotidien - semblable à celui d’un petit Européen - du narrateur John, et Zéfania n’apparaît qu’à travers ses yeux. Révélé ponctuellement, ce dernier déjà peu bavard n’en devient que plus intéressant, et on le découvre au fil des pages bon père de famille, tranquille, sensible, obstiné également. Le procédé d’écriture par le dévoilement progressif permet encore une fin double, captivante et réussie. John ne pose jamais de jugement sur le pourquoi des situations, manière de les rendre immédiatement vivantes, intenses, et d’offrir au lecteur d’aller plus loin dans la réflexion. A la fois loin et proche de nous, un Kenya méconnu se révèle alors : à lire sans attendre.